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Reconnue dans les domaines de la finance et des assurances, la Blockchain fait également de plus en plus de remous du côté des secteurs de la logistique et du transport. Ses bienfaits en matière de traçabilité et sur la complexification des process font d’ores et déjà évoluer de façon considérable les activités de tous les acteurs du commerce international.
En novembre 2020, le LSA Retail Tech Live récompensait une start-up innovante par le prix de la transformation. Baptisée Ownest, incubée au sein de l’accélérateur initié par le transporteur maritime CMA CGM, elle utilise la Blockchain afin de certifier les transferts de responsabilité entre les différents acteurs de cette dernière au travers d’une web-application. Créée fin 2017, elle compte parmi ses clients Carrefour mais aussi la SNCF, Orange, ou bien encore Cdiscount. C’est dire si en quelques années seulement, le mythe de la Blockchain est devenu réalité.
Historiquement associée au paiement bitcoin et à la finance, la Blockchain est depuis entrée de façon fulgurante dans le monde du transport et de la logistique. Et les cas d’applications restent encore nombreux à découvrir…
La Blockchain n’est autre qu’une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle*. Elle développe le concept général de registre partagé et peut-être ouverte, utilisée et visible par tous ou fermée, c’est-à-dire privée et dans laquelle il faut être invité pour la consulter.
Quelle que soit sa forme, la Blockchain est aujourd’hui couramment citée à des fins de transferts d’actifs mais aussi dans le cadre de « smart contract» ou contrat intelligent ou bien encore en matière de traçabilité.
Dans le monde du transport notamment, de multiples réflexions et projets ont été lancés ces dernières années. Avec eux, ont émergé trois enjeux spécifiques : le tracking des containers et produits ; la dématérialisation du BL (bill of landing) ainsi que le paiement de la lettre de crédit.
Luxe, agro-alimentaire, aéronautique… le sujet de la traçabilité est brûlant. Les acteurs qui y officient le savent bien, faciliter leur collaboration et apporter un niveau de fiabilité supplémentaire sur produits est devenu essentiel en matière de supply chain.
Voilà sans doute pourquoi, depuis quelques années déjà, un certain nombre d’initiatives ont été lancées à l’instar de Maersk et IBM, la start-up Everledger sur le suivi des diamants et Walmart sur la filière alimentaire.
Lieu et date de fabrication, numéro de lot, durée et lieu d’acheminement, date d’expiration d’un produit, température de stockage, délais de livraison… Ces données couplées sur la Blockchain permettent de garantir une meilleure gestion de la traçabilité tout en assurant un partage sécurisé et une authentification des données.
De tous temps, le transport international s’est illustré comme un domaine dans lequel de (trop) nombreuses quantités de documents ont été nécessaires pour la contractualisation et le transit des flux physiques. Parmi eux, le bill of landing (BL) ou connaissement maritime qui concerne à la fois l’expéditeur, le transporteur, le transitaire et le chargeur. Pour offrir au BL une valeur probante vis-à-vis de l’ensemble des acteurs, des projets ont été initiés par les opérateurs privés, compagnies et transitaires.
En témoigne la naissance de TradeLens, un écosystème composé d’expéditeurs, de transitaires, de ports et de terminaux, de transporteurs maritimes, d’opérateurs intermodaux, d’autorités gouvernementales, de courtiers en douane… Tous sont connectés à la plateforme qui gère plus de 700 millions d’événements et 6 millions de documents d’expédition par an et les partage de façon sécuritaire sur six continents afin de simplifier les processus du commerce international.
Moyen de paiement privilégié du commerce international, la lettre de crédit repose pourtant encore aujourd’hui sur un processus manuel. Afin de trouver une alternative sûre et durable, plusieurs banques dont Bangkok Bank, BNP Paribas, CTBC, HSBC, ING, SEB, and Standard Chartered – se sont réunies autour du projet Contour, un réseau mondial de financement du commerce décentralisé et ouvert à tous, officiellement lancé en octobre 2020.
Ensemble, ils entendent faciliter l’échange de produits de financement du commerce existants tels que les lettres de crédit autour d’un réseau mondial de banques et d’entreprises connecté sur une plate-forme décentralisée. Contrôle, transparence, visibilité et confiance sont parmi les premiers arguments avancés par ces instigateurs.
Malgré ses effets positifs sur le monde du transport et du commerce international, un certain nombre d’obstacles restent néanmoins à franchir pour que la technologie soit durablement accessible à grande échelle. Quatre enjeux majeurs devront alors être surmontés :
Pour que la Blockchain ouverte ait du sens, une adhésion commune de tous les acteurs est nécessaire. Pour cela, elle doit donc recouvrir un certain nombre de standards facilitant son interopérabilité.
Pour démontrer son intérêt dans la supply chain, la technologie a besoin d’un nombre significatif d’acteurs. De plus en plus, notamment dans le secteur du luxe avec le projet Aura Consortium blockchain regroupant LVMH, Prada et Richemont, une coopération entre compétiteurs naît, favorisant l’émergence de ces démarches Blockchain.
La Blockchain nécessite des moyens de calcul importants et représente un impact environnemental fort en termes de dépenses énergétiques. Les organisations doivent donc être en mesure de savoir gérer ce volume de transactions et de données et de mesurer son impact environnemental.
Dernier aspect essentiel pour initier un projet Blockchain : appréhender le changement culturel qu’elle provoque. Auparavant, si chacun maitrisait sa propre information et l’utilisait comme un élément de fidélisation de son écosystème ; aujourd’hui, la mise en commun des données est la règle pour qu’elle fonctionne. Un état de fait qui soulève encore des questions autour du partage, de la confidentialité et de la propriété des données.
L’enjeu numéro 1 d’un projet Blockchain n’est pas la technologie, mais bien l’identification de besoins et de challenges en termes de business. Il est donc nécessaire d’entamer une démarche agile et une fois les sujets identifiés, de démarrer une phase de prototypage. Un POC (Proof of Concept) identifiera ces impacts sur les process, le partage d’information, les relations avec l’écosystème, les intermédiaires nécessaires… et permettra de se préparer à une forme d’appropriation technologique. Car une fois les obstacles technologiques, organisationnels surmontés, c’est tout une feuille de route à plus grande échelle qu’il faudra mettre en place.
Sur un projet transport, la Blockchain s’illustre notamment par sa complémentarité avec les outils TMS et les plateformes collaboratives tels que DDS Shipper et Join2Ship. Sur la base de la cryptographie, la Blockchain permet de chiffrer et d’horodater les transactions échangées entre différents acteurs de la chaîne, les rendant infalsifiables. Elle vient ainsi renforcer la performance des outils de gestion du transport et ce notamment sur trois applications clés du secteur : le tracking des containers et produits ; la dématérialisation du BL (Bill Of Lading ou connaissement) ainsi que le paiement.
Sources :